Nous sommes dans un secteur – la production couture d’ameublements sur mesure made in Italy – où l’expression “aller en Chine ou à Shanghai” a été appréhendée, au fil du temps, avec des états d’âme différents.
Il y a eu les années de l’enthousiasme, où pour certains il s’agissait d’une opportunité extraordinaire, et quelques-uns l’ont saisie. Euphorie!
Il y a eu les années où l’extrême orient et la Chine en particulier était considérée, par bon nombre de nos collègues, comme une occasion unique et rare de faire évoluer leur chiffre d’affaire sur une courbe ascendante. Espoir.
Il y a eu les années où cette région asiatique semblait tenir certaines promesses et d’autres pas. Désenchantement.
Pour nous de chez BertO, qui n’avons vécu directement aucun de ces états d’âme, la Chine représente quelque chose d’extraordinairement puissant, et pas seulement dans le sens de la puissance qu’un pays de 1,5 milliard de personnes transmet normalement, non.
Il y a une puissance incroyable dans l’idée d’approcher une façon de vivre radicalement différente de la nôtre, qui a cependant en commun avec la nôtre quelques traits fondamentaux, qui concernent la vie de tous les jours, l’espace pour la famille, les occasions de convivialité.
Nous sommes sur le marché chinois depuis longtemps, mais si l’idée de “vendre en Chine” ne nous est pas totalement inconnue, nous ne pouvons pas en dire autant quand la question devient “comprendre la Chine”. C’est à dire comprendre les chinois, entrer dans la langue de tous les jours de la vie chinoise.
C’est pourquoi le titre de ce post est centré sur la “différence entre vendre et comprendre”.
Et c’est sur cela que nous sommes en train de travailler.
Dans le fond, quand nous nous adressons à nos clients italiens ou européens, aucun obstacle culturel ne sépare nos propositions de leur styles de vie.
Mais si nous proposons notre canapé à Shanghai, sommes-nous sûrs qu’il sera reçu, compris, interprété comme il faut?
Malgré les nombreux contacts – commerciaux et non – que nous avons eus jusqu’à présent avec le pays du dragon, nous n’en sommes absolument pas sûrs.
Ce n’est toutefois pas une raison pour renoncer au voyage vers l’orient, un parcours déjà entamé dont nous aimerions qu’il en arrive à son couronnement justement à Shanghai, avec l’ouverture d’un nouveau point de vente dans cette ville fantasmagorique, la plus peuplée de la Chine et du monde, avec ses 32 millions d’habitants.
32 millions d’âmes: quel est le plus petit dénominateur commun de confort? Quelle est la mesure partagée de la qualité? Quel est le code d’interprétation du “sur mesure”?
Questions pour nous encore sans réponse.
Questions que nous voudrions affronter tout seuls, réponses que nous aimerions trouver tout seuls.
Qu’est-ce que nous pouvons comprendre nous, italiens de la Brianza, de la façon dont vit une famille chinoise?
De ce que veut dire une soirée à la maison pour un groupe d’amis chinois?
Du sens des objets d’ameublement, insérés dans une culture dont nous ne connaissons même pas l’alphabet?
Et donc, ça y est. Nous partons pour un voyage qui nous aidera non pas à vendre mais à comprendre.
Dans le fond c’est la coutume de notre entreprise que de chercher le contact, de proposer un partage quelconque. Essayer d’approcher le cœur des personnes dont nous aimerions qu’elles nous choisissent, tenter de s’adresser à elles en tant qu’individus d’une époque donnée, d’un lieu donné, d’une période donné de leur vie.
C’est ce que nous voulons faire, avec notre idée d’“aller en Chine”: nous voulons nous mettre en voyage ensemble, et les compagnons de voyage pour ce très long trajet – géographique et culturel – nous aimerions qu’ils soient chinois.
Où voulons-nous en venir?
Ceux qui nous connaissent, ceux qui ont déjà vécu nos projets de co-création pour Managua et pour Manhattan, l’ont déjà compris: nous sommes sur le point de tenter un projet de crowdcrafting pour la ville de Shanghai.
À l’occasion du Salon du Meuble 2019, nous commencerons un travail de conception et réalisation partagées d’un canapé, qui naitra à partir des indications développées ensemble – nos maitres tapissiers avec une représentation la plus large possible de citoyens chinois – au cours d’une session partagée qui aura lieu pendant les journées de la Design Week (semaine du design) dans notre showroom de Meda.
Et tout de suite après, nous lancer sur un parcours de crowdcrafting qui conduira au canapé expression de ce sentiment commun que – nous l’espérons – nous aurons pu élaborer ensemble.
Parce que nous avons appris que, pour notre entreprise, la façon la plus appropriée d’approcher un nouveau territoire – que ce soit la Vénétie ou la Chine – n’est jamais la tension à la vente, mais avoir l’humilité de comprendre les familles, les femmes et les hommes qui habitent là-bas.
Voilà pourquoi la façon dont BertO tourne aujourd’hui le regard vers l’extrême Orient, passe par un projet de travail partagé: une idée concrète, à réaliser en travaillant avec les mains, ensemble.
Des mains italiennes et des mains chinoises, au travail côte à côte dans le but et de réaliser quelque chose d’unique, sur mesure pour la ville de Shanghai, et de faire connaissance.
Est-ce que nous serons capable de la faire?
Est-ce que nous réussirons à nous comprendre?
Est-ce que nous aurons le courage nécessaire de renoncer à ce que nous savons, pour faire trésor de ce que nous allons apprendre?
Berto为Shanghai c’est cela, ce sera cela, ou ce ne sera rien.
Rendez-vous au Salon 2019!